Ceux qui m’ont fait l’honneur de lire mon livre savent que je classe l’informatique périmétrique dans les informatiques orphelines. Et parmi l’informatique périmétrique, nous trouvons les « solutions » de vidéo protection ou surveillance, comme vous voulez. L’actualité récente illustre cette abdication de l’intelligence devant la vidéo…

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La lecture de cet article est à la fois instructive et consternante. En résumé, Loomis, après l’affaire Musulin, se fait de nouveau voler de l’argent. Mode opératoire simplissime cette fois :

1. prendre l’argent ;
2. le remplacer par du papier pour faire croire que le volume de billets dans la caisse est inchangé ;
3. partir.

Mais comme la société a tout prévu, elle a installé des caméras pour surveiller, vraisemblablement conseillée en cela par un vendeur de « solutions de sécurité ».

Lequel doit affirmer qu’il a accompli sa mission car, nous apprend l’article, selon une source proche de l’enquête, plusieurs caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène. « On la voit très bien sur la vidéo. (…) Elle prend trois liasses dans une bannette, elle les met dans son sac et elle part tranquillement », a assuré cette source.

Du coup, c’est plus simple pour la retrouver. Certes, mais rendra-t-elle tout l’argent ? Dans l’affaire Musulin, il manque quand même 2,5 millions…
Leçon 1 (instructive) : la vidéo n’empêche pas les vols.

Poursuivons. Pour le directeur de Loomis, les « procédures » ont pourtant été « respectées ». « La jeune femme disposait d’une carte professionnelle, délivrée par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) », chargé de l’agrément des professions de sécurité privée, a précisé Michel Tresch. Une carte normalement attribuée après enquête de moralité. Si les seules procédures existantes sont de vérifier que les employés possèdent l’agrément du CNAPS, il y a du souci à se faire.
Leçon 2 (consternante) : puisque leçon 1, il faut mettre au point et faire appliquer des procédures en plus de l’installation de caméras vidéos.