De la sensibilisation à la considération

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Il est d’un usage constant qu’en tout pays (de France au moins) et en tout temps, il soit toujours de bons enfants que l’on débine. On les appelle de noms d’oiseaux, de j’m’en foutistes, de rigolos, dans l’entreprise pour eux, pas de pot, ce sont les informaticiens et, en particulier, les RSSI.

Le propos pourrait paraître exagéré, mais la récente mésaventure d’une entreprise « du numérique » confirme cette introduction. Cette entreprise, que nous appellerons Zorglub par pudeur, a plus de 10 ans d’existence, un CA d’environ 250 millions et outre son implantation en France, elle est aussi présente dans une trentaine de pays étrangers.

Sa vie était un long fleuve tranquille qui charriait les dollars, jusqu’à ce que d’horribles pirates, russes bien évidemment, s’en prennent à cette charmante pépite (licorne avec des paillettes comme diraient mes petites-filles).

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Et là, subitement, le monde s’écroule, la terre s’arrête de tourner pour s’ouvrir sous les pieds des dirigeants effarés qui ne savent tout-à-coup plus que faire et commencent donc à pleurer toutes les larmes de leur corps.

Sûrement parce que la sensibilisation avait échoué, non ? Relisez donc mon billet sur l’échec de la sensibilisation. Et celui-ci, tant qu’à faire. À moins qu’il ne faille chercher ailleurs…

Dire que cette attaque arrive peu de temps après la panne des numéros d’urgence d’Orange où l’entreprise n’était pas responsable (en fait, si, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ?)

Et ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu d’attaques informatiques contre les hôpitaux pendant la crise du Covid (cf. mon billet)

Bref, qualité et numérique semble être le nouvel oxymore du moment.

Mais il y a plus, accrochez-vous donc au pinceau, car je vais subitement enlever l’échelle.

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Infogérance et autonomie

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La crise sanitaire de laquelle nous ne cessons de sortir à coups de confinement, déconfinement, reconfinement, couvre-feu, re-couvre-confinement-feu et autres variantes possibles a mis en lumière ce qui était, il y n’a pas si longtemps, un gros mot : l’autonomie stratégique. Elle a permis de (re)découvrir que de nombreuses productions avaient été délocalisées il y a plus ou moins longtemps (Ah ! Alcatel et les entreprises fabless…) et que, face à ce qui devenait un défaut dans la cuirasse en temps de crise, il était nécessaire de relocaliser et donc de réindustrialiser le pays.

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Certains disent que ce n’est pas si simple, d’autres encore que c’est plus compliqué que cela, s’opposant ainsi à tous les partisans de « l’intendance suivra » ou des démiurges dont la parole est performative. Pour savoir ce qu’il en est, et comme nous vivons dans une époque numérisée, il peut être utile de se pencher sur un phénomène historique pas si vieux que cela, celui de l’infogérance.

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Confiance numérique ? Tentons le reverse big brother alors !

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Le numérique, l’Internet, doit être un espace de confiance. D’ailleurs tout le monde proclame que la confiance est indispensable dans le cyberespace, certains déclarant même qu’il faut la restaurer. Si on prend cette déclaration au mot, une restauration signifie que la confiance a existé, qu’elle s’est perdue et qu’elle doit revenir. Mais comment cette perte a-t-elle pu advenir puisque tous les « industriels » du numérique affirment qu’ils sont des acteurs de confiance ? Mais si tel était le cas, pourquoi appelleraient-ils à une restauration de la confiance ?

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Sûrement parce qu’en fait, et quoi qu’ils disent, la confiance n’existe pas dans le cyber monde. S’il était un espace de confiance, pourquoi faudrait-il acheter aux industriels de la cybersécurité tous les nouveaux logiciels devant assurer cette sécurité ? Pourquoi tant de mises à jour « pour la sécurité » ? Pourquoi tant d’appels à la vérification et à la méfiance ? Un complotiste affirmerait que c’est justement en criant au loup qu’on a le plus de chances de vendre des pièges à loup…

C’est bien plus simple. La confiance n’existe pas dans le cyber monde car il n’est actuellement pas construit pour être de confiance. On peut cependant mettre en place un système peu compliqué pour que les utilisateurs se sentent davantage en confiance. Nous allons en parler maintenant.

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Le (télé) travail c’est (pendant les crises de) la santé

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En son temps, Henri Salvador chantait que le travail c’était la santé. Depuis, nous avons été incités, pendant les crises sanitaires, à découvrir les joies vertus et bonheurs du télétravail. A entendre les conseils prodigués au tout début du confinement, cela semblait tout simple. Les professeurs étaient d’ailleurs incités le soir de l’annonce de l’imminence du confinement à préparer dare dare leurs cours pour qu’ils soient télé compatibles.

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C’est dire comme c’était facile, car comme tous les managers sont bons excellents, ils ne peuvent mettre leurs subordonnés dans une situation délicate. Il suffisait d’un ordinateur, d’une connexion internet, d’un peu de bonne volonté et…hop ! Le tour était joué.

Dans les faits, était-il si bien joué que cela ? Au-delà des questions légales que le télétravail peut soulever, nous allons passer en revue quelques ingrédients pour que le télé travail fonctionne correctement.

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Les nourritures terrestres de l’intelligence artificielle

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L’intelligence artificielle est on ne peut plus à la mode. Il faut en parler, car elle est censée façonner le monde à venir. De ce fait, elle est soit encensée (l’IA nous libérera ! de quoi, cela reste à définir) soit elle est dénigrée car elle fit peur, elle effraye. Et dans la catégorie anxiogène, on convoque bien évidemment le grand méchant Vlad qui aurait dit « Celui qui deviendra leader en ce domaine sera le maître du monde. »

Alors, comme il ne faut pas laisser les cosaques dominer le monde, une course à l’IA a été lancée.

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C’est un truisme maintenant que de dire que l’IA repose sur de l’apprentissage. Mais l’apprentissage nécessite des données en (très) grande quantité. Donc plus la quantité de données est importante, meilleur l’apprentissage pourra être. Mais on n’en est pas sûr. Par contre, on est sûr que si la quantité de données est faible, la qualité de l’apprentissage sera médiocre. Tout développement de l’IA a donc comme préalable la constitution d’un stock de données très important.

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5 ans d’Echoradar : Et soudain, le sémantique !

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L’apparition du cyberespace s’est accompagnée de questions relatives à sa nature : n’était-il que la prolongation de l’informatique, était-il un nouvel espace au sens propre du terme espace, de quoi était-il composé exactement ou, en d’autres termes, de combien de couches était-il constitué ?

Rapidement, un consensus naquit sur l’existence des couches physique (ordinateurs, commutateurs, etc.) et logicielle. Nier leur existence aurait été en effet ridicule.

Cependant, une controverse plutôt larvée apparut à propos de la couche sémantique, bien que personne ne semblait nier farouchement son existence. Était-elle une couche constitutive de ce nouvel espace au même titre que les deux précédentes, ou n’était-elle qu’une élucubration accompagnant, comme de coutume en ces occasions, un phénomène nouveau ?

D’un côté, certains happy few ont, dès les commencements du cyberespace, attiré l’attention sur cette couche non technique qui venait hybrider les couches matérielles et logicielles du cyber. Leur réflexion a d’ailleurs fait progresser la connaissance de ce nouvel espace.

De l’autre, la majorité évoquait cette couche sans paraître convaincue de sa singularité, mais parce qu’elle leur permettait de ne pas laisser la réflexion sur le cyber aux seuls techniciens. Notons d’ailleurs que cet espace n’était pas vu comme un domaine scientifique, mais comme purement technique, réservé aux geeks, néologisme indispensable pour montrer que ce nouvel espace était bien étrange.

Néanmoins, cette couche sémantique nourrissait quelques débats justifiés par le fait que le cyber s’immisçait de plus en plus dans la vie quotidienne de chacun par le développement d’applications en tout genre, et que les aspects scientifique et technique ne pouvaient à eux seuls expliquer cette immixtion. Pourtant, ces débats demeuraient plutôt superficiels : si les capacités techniques du cyber étaient bien observées et analysées, il n’en était pas de même pour la couche sémantique, bien que son importance était rappelée régulièrement, même si c’était en « sautant sur sa chaise comme un cabri en disant sémantique, sémantique », la majorité des débatteurs semblant avares d’explications claires. Cela était vraisemblablement dû au fait que leur pensée était trop complexe, trop subtile, trop intelligente quoi, pour que tout un chacun les comprenne.

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Et, alors que tout semblait ordre et beauté, luxe, calme et volupté, une armée de trolls fit soudainement irruption dans leur cyber merveilleux, tout couverts de sang et de poussière, semant partout l’effroi dans leur armée entière : Referendum sur l’indépendance de l’Écosse perdu de peu (heureusement), élection de Trump, Brexit, présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle française, ces quatre trolls de la cyber apocalypse jetèrent la consternation et semèrent le désarroi dans un cyber bien huilé.

Tout se passait alors comme si la couche sémantique, négligée pendant des années par des vendeurs de vent, faisait soudainement irruption, tel un serpent qu’ils auraient couvé en leur sein sans s’en rendre compte.

Après un moment de panique dû à l’absence d’explication rationnelle, les fake news vinrent à a rescousse de ces bonimenteurs. Ils n’avaient pas été pris de court, c’est simplement qu’un phénomène nouveau, corollaire de la nouveauté du cyber, était apparu. L’alt truth d’abord qui finit par atteindre son paroxysme dans les fake news. Notons que la définition de ce nouveau terme peine à émerger, tant il semble difficile de le départager des bobards, intoxications, feintes, mensonges et consorts. Fort heureusement donc, telles un Antéchrist moderne précédant les quatre trolls de cette cyber apocalypse précédemment nommés, les fake news étaient la cause de ce désordre, et de même que l’Antéchrist, il était nécessaire de les enfermer pour l’éternité.

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Confiance, État, industriels et loi

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La confiance est un sujet récurrent dès lors qu’on parle de cyber (et encore plus depuis qu’on parle de numérique), tout comme la sécurité, l’éthique, la vie privée, etc.

J’ai déjà publié à ce sujet différents billets, mais il semble utile d’y revenir encore une fois, tant les mots voient leur sens perverti.

D’un autre côté, cette perversion du sens des mots montre la duplicité de celui qui les emploie, ou alors sa méconnaissance du vocabulaire français. Mais il est vrai que la langue française manque de nuances, de clarté, de sens de la mesure, alors que d’autres lui sont bien supérieures. C’est certain. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a la réputation d’être difficile à apprendre pour les étrangers, parce qu’elle n’est qu’approximative…

La confiance ou la peur | Le blog de l’Efficacité ...

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Développons, si vous le voulez bien.

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Le piège américain

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Il est beaucoup question du Piège américain dans lequel Frédéric Pierucci raconte son incarcération aux USA, durant laquelle il estime avoir servi à la fois de bouc émissaire du ComEx d’Alstom et de moyen de pression utilisé par la justice américaine pour finaliser le rachat d’Alstom par General Electric.

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Le récent veto de la commission européenne à la fusion d’Alstom et Siemens redonne de l’intérêt à ce livre, car il permet de mieux comprendre le chemin tortueux qui a conduit à cette décision pour le moins étonnante.

Quant aux tout aussi récents commentaires de Michel Sapin sur la responsabilités des entreprises européennes dans leurs déboires avec la justice américaine, le récit de Frédéric Pierucci leur donne une saveur particulière.

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Noël : vœux et lectures

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Présenter ses vœux après coup présente certains intérêts :

  • ne pas avouer qu’on est en retard ;
  • voire à la tête de la personne si les vœux sont de circonstance ;
  • etc.

Sans oublier le fait que, maintenant que c’est à la mode, cela laisse le temps de discerner s’il faut souhaiter un joyeux Noël, de bonnes fêtes ou tout autre chose selon que la personne à laquelle vous vous adressez est plus ou moins bien lunée. On peut aussi ne rien souhaiter car certaines voudraient qu’on ne souhaite rien.

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La photo ci-dessus est donc une synthèse de tout cela, on y trouve tout, mais elle n’est pas prise en face de la samaritaine.

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