Externaliser, c’est euthanasier
Depuis plusieurs années, l’externalisation est un sujet souvent débattu, voire à la mode, dans la mesure où ses thuriféraires expliquent qu’elle permet de réaliser d’importantes économies. Et, dans une époque où la question de la dette (pour les États) et de la rentabilité financière (pour les entreprises) est centrale dans un certain nombre de débats, elle peut apparaître comme un efficace remède à nombre de maux.
De plus, en ayant le mérite de confier à des spécialistes des tâches que l’organisation maîtrise mal (ou du moins qu’elle déclare mal maîtriser), cette opération permet de recentrer chacun sur son « cœur de métier » sans que ce dernier soit toujours clairement défini.
Si des doutes quant à sa pertinence se font jour, l’argument des clauses de réversibilité vient alors à la rescousse, prouvant (ou voulant prouver) que l’organisation, consciente des enjeux, conserve une porte de sortie car elle envisage un retour en arrière, ce qui lui permet de garder la main (théoriquement) sur ce qu’elle externalise.
Mais ces arguments sont-ils vraiment pertinents ? L’externalisation n’est-elle pas une perte de souveraineté qu’il sera par la suite difficile de reconquérir ?