Paradoxe ou culpabilisation

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Les articles relatifs au paradoxe de la vie privée abondent en développant tous le même thème : les internautes se plaignent de l’utilisation de leurs données personnelles qu’ils délivrent cependant allègrement au gré de leurs connexions. Sommes-nous vraiment face à un paradoxe ?

source.

Selon wiki…, un paradoxe, d’après l’étymologie (du grec paradoxos, « παράδοξος » : « contraire à l’opinion commune », de para : « contre », et doxa : « opinion »), est une idée ou une proposition à première vue surprenante ou choquante, c’est-à-dire allant contre le sens commun. (…) Le paradoxe est l’ensemble d’au minimum deux affirmations qui impliquent une tension conflictuelle entre elles, notamment lorsqu’elles semblent évidemment vraies.
De ce point de vue, il est vrai que laisser sciemment sur la toile des données et se rebeller contre leur usage ultérieur peut constituer un paradoxe. Le paradoxe denotre époque pourrait alors s’énoncer ainsi :

Paradoxe de la vie privée : placer volontairement des données personnelles sur un espace public puis s’étonner que tout le monde les utilise.

Cependant, wiki… déclare aussi que le paradoxe est un puissant stimulant pour la réflexion.
Or, c’est là que le bât blesse. On se contente de constater, mais aucune tentative de résolution du paradoxe n’a lieu.

En fait, si. La résolution actuelle réside dans la culpabilisation de l’utilisateur : si tu ne mettais pas volontairement tes données personnelles sur le net, les méchants ne pourraient pas les utiliser. Certes. Et si on interdisait la circulation automobile, nous n’aurions plus de tués sur la route. Et si les gazelles n’allaient pas s’abreuver au point d’eau, elles ne se feraient pas dévorer par les lions aux aguets.
La culpabilisation va bon train, et donc toute personne rejoignant un réseau social ne devrait pas se plaindre de l’utilisation que ses administrateurs font des données personnelles qui s’y trouvent (même lorsqu’ils changent les règles de manière unilatérale ?). Ceci conjugué aux arnaques possibles via l’Internet amène à la conclusion qu’en informatique le maillon faible est toujours l’utilisateur. Ce qui, soit dit en passant, ne tient pas la route pour deux raisons :

  1. lorsqu’il y a des arnaques dans la vie réelle, qui déclare que le maillon faible de la vie réelle est l’homme ;

  2. tout le monde sait que les applications informatiques sont garanties sans bug.

Si l’on transpose ce paradoxe du monde virtuel vers le réel, cela pourrait donner la chose suivante : qui se promène en tenue (plus ou moins) légère sur la plage ne doit pas s’étonner de voir des photos de lui en cette tenue dans son milieu professionnel. Car, après tout, la plage est un lieu public, non ?
A ceux qui s’élèveraient contre ce raisonnement, voici la réponse d’un « traqueur d’espions » sur les réseaux sociaux : interrogé sur le caractère moral de cette recherche avec des noms, des photos, des adresses personnelles, M.C.Mc Grath se retranche derrière le fait que ces informations sont publiques et ne sont donc pas classées. L’article est consultable ici.
Le réel problème étant les conclusions que l’on tire de ces informations. Alors qu’elles ne sont que parcellaires, beaucoup extrapolent en les considérant représentatives de la personne. En regardant de plus près le profil des espions ainsi trouvés, un canadien déclare : Si on examine de plus près un échantillon de profils canadiens, on se rend rapidement compte de la nature assez hétéroclite des profils présentés: on y retrouve en effet des journalistes, des spécialistes des relations publiques, et même un ardent défenseur de la vie privée que l’on ne peut pas soupçonner de collusion avec les services de renseignement.
Tout ceci est possible grâce à ICWatch, un algorithme (un de plus) qui dénonce

Il existe pourtant des mécanismes de résolution des paradoxes :
Trouver une prémisse erronée est le moyen le plus simple de construire ou résoudre un paradoxe. Dans le cas qui nous intéresse, la prémisse erronée est de considérer que les pages personnelles des réseaux sociaux sont des espaces publics. Ce sont en fait des espaces privés puisque les utilisateurs peuvent en restreindre l’accès. L’attitude des administrateurs est donc proche de celle de prédateurs couchés paisiblement près du point d’eau, attendant les gazelles.

Remarquons également que les opérateurs majeurs du net adoptent un comportement qui se rapproche de celui du maître envers l’esclave, car dans la vie réelle, quand une personne adopte le comportement d’une application d’ordiphone, cela donne ceci.
Notons aussi ce commentaire intéressant apporté sur le blog sur le blog cyberland : 80% des problèmes en aéronautique ont pour origine une erreur humaine. Mais les pilotes malgré tout résolvent plus de problèmes qu’il n’en créent. Ce qui pourrait être étendu au cyberespace qui, rappelons-le, a été créé par l’Homme.
Tout ceci sans perdre de vue que, selon certains, la notion de vie privée se modifierait.

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