Les nourritures terrestres de l’intelligence artificielle

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L’intelligence artificielle est on ne peut plus à la mode. Il faut en parler, car elle est censée façonner le monde à venir. De ce fait, elle est soit encensée (l’IA nous libérera ! de quoi, cela reste à définir) soit elle est dénigrée car elle fit peur, elle effraye. Et dans la catégorie anxiogène, on convoque bien évidemment le grand méchant Vlad qui aurait dit « Celui qui deviendra leader en ce domaine sera le maître du monde. »

Alors, comme il ne faut pas laisser les cosaques dominer le monde, une course à l’IA a été lancée.

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C’est un truisme maintenant que de dire que l’IA repose sur de l’apprentissage. Mais l’apprentissage nécessite des données en (très) grande quantité. Donc plus la quantité de données est importante, meilleur l’apprentissage pourra être. Mais on n’en est pas sûr. Par contre, on est sûr que si la quantité de données est faible, la qualité de l’apprentissage sera médiocre. Tout développement de l’IA a donc comme préalable la constitution d’un stock de données très important.

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5 ans d’Echoradar : Et soudain, le sémantique !

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L’apparition du cyberespace s’est accompagnée de questions relatives à sa nature : n’était-il que la prolongation de l’informatique, était-il un nouvel espace au sens propre du terme espace, de quoi était-il composé exactement ou, en d’autres termes, de combien de couches était-il constitué ?

Rapidement, un consensus naquit sur l’existence des couches physique (ordinateurs, commutateurs, etc.) et logicielle. Nier leur existence aurait été en effet ridicule.

Cependant, une controverse plutôt larvée apparut à propos de la couche sémantique, bien que personne ne semblait nier farouchement son existence. Était-elle une couche constitutive de ce nouvel espace au même titre que les deux précédentes, ou n’était-elle qu’une élucubration accompagnant, comme de coutume en ces occasions, un phénomène nouveau ?

D’un côté, certains happy few ont, dès les commencements du cyberespace, attiré l’attention sur cette couche non technique qui venait hybrider les couches matérielles et logicielles du cyber. Leur réflexion a d’ailleurs fait progresser la connaissance de ce nouvel espace.

De l’autre, la majorité évoquait cette couche sans paraître convaincue de sa singularité, mais parce qu’elle leur permettait de ne pas laisser la réflexion sur le cyber aux seuls techniciens. Notons d’ailleurs que cet espace n’était pas vu comme un domaine scientifique, mais comme purement technique, réservé aux geeks, néologisme indispensable pour montrer que ce nouvel espace était bien étrange.

Néanmoins, cette couche sémantique nourrissait quelques débats justifiés par le fait que le cyber s’immisçait de plus en plus dans la vie quotidienne de chacun par le développement d’applications en tout genre, et que les aspects scientifique et technique ne pouvaient à eux seuls expliquer cette immixtion. Pourtant, ces débats demeuraient plutôt superficiels : si les capacités techniques du cyber étaient bien observées et analysées, il n’en était pas de même pour la couche sémantique, bien que son importance était rappelée régulièrement, même si c’était en « sautant sur sa chaise comme un cabri en disant sémantique, sémantique », la majorité des débatteurs semblant avares d’explications claires. Cela était vraisemblablement dû au fait que leur pensée était trop complexe, trop subtile, trop intelligente quoi, pour que tout un chacun les comprenne.

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Et, alors que tout semblait ordre et beauté, luxe, calme et volupté, une armée de trolls fit soudainement irruption dans leur cyber merveilleux, tout couverts de sang et de poussière, semant partout l’effroi dans leur armée entière : Referendum sur l’indépendance de l’Écosse perdu de peu (heureusement), élection de Trump, Brexit, présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle française, ces quatre trolls de la cyber apocalypse jetèrent la consternation et semèrent le désarroi dans un cyber bien huilé.

Tout se passait alors comme si la couche sémantique, négligée pendant des années par des vendeurs de vent, faisait soudainement irruption, tel un serpent qu’ils auraient couvé en leur sein sans s’en rendre compte.

Après un moment de panique dû à l’absence d’explication rationnelle, les fake news vinrent à a rescousse de ces bonimenteurs. Ils n’avaient pas été pris de court, c’est simplement qu’un phénomène nouveau, corollaire de la nouveauté du cyber, était apparu. L’alt truth d’abord qui finit par atteindre son paroxysme dans les fake news. Notons que la définition de ce nouveau terme peine à émerger, tant il semble difficile de le départager des bobards, intoxications, feintes, mensonges et consorts. Fort heureusement donc, telles un Antéchrist moderne précédant les quatre trolls de cette cyber apocalypse précédemment nommés, les fake news étaient la cause de ce désordre, et de même que l’Antéchrist, il était nécessaire de les enfermer pour l’éternité.

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Remédier à l’échec de la sensibilisation à la cybersécurité

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Malgré son importance, la cybersécurité pâtit du fait qu’elle est à la mode. Sensibiliser à la cybersécurité est rappelé sans cesse, tel un mantra. Comme il est vrai qu’un défaut de cybersécurité peut avoir des conséquences désastreuses pour soi et les autres membres du réseau, il est indispensable que chacun se sente concerné et applique les règles élémentaires de cybersécurité. Pour cela, il va de soi que chaque utilisateur de l’informatique, du cyber ou du numérique, doit être sensibilisé aux dangers, à leurs remèdes, aux bonnes pratiques qui permettent de se prémunir des cyberattaques en tout genre.

Cela est fort bien, et loin de moi l’idée de critiquer l’aspect indispensable de la cybersécurité.

Pensez cybersécurité on Twitter: "Avez-vous appris des ...

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Cependant, le problème réside dans le fait que la cybercriminalité augmente dramatiquement (de manière exponentielle disent même ceux qui maîtrisent cette fonction… ou presque). Alors, si l’on fait preuve d’un peu de rigueur ou de perspicacité (voire des deux), on en vient à se demander pourquoi, si la sensibilisation à la cybersécurité se poursuit de la meilleure manière possible (personne ne la remet, même partiellement, en question), la cybercriminalité augmente et continue de rapporter à ceux qui la pratiquent ?

Parce qu’elle se diversifie et devient plus complexe, disent la majorité des intervenants.

Parce que la sensibilisation à la cybersécurité est un échec, dis-je, et je m’en vais vous expliquer pourquoi.

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Mesurer la diversité

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La diversité étant un bien, durement acquis et sans cesse menacé, il m’a paru utile d’apporter ma pierre à l’édifice de sa préservation et de la lutte contre les discriminations. D’autant plus que l’informatique le numérique est un secteur réputé misogyne, sexiste, etc.

DIVERSITÉ & IMAGE : LES ENTREPRISES PRENNENT POSITIONS ...

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Cependant, comme dans tout combat, il faut savoir évaluer son ennemi, les forces en présence avant de lancer une offensive. Je vous propose donc une façon de mesurer la diversité via un coefficient, préalable à tout combat mené avec une forte probabilité de réussite.

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Confiance, État, industriels et loi

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La confiance est un sujet récurrent dès lors qu’on parle de cyber (et encore plus depuis qu’on parle de numérique), tout comme la sécurité, l’éthique, la vie privée, etc.

J’ai déjà publié à ce sujet différents billets, mais il semble utile d’y revenir encore une fois, tant les mots voient leur sens perverti.

D’un autre côté, cette perversion du sens des mots montre la duplicité de celui qui les emploie, ou alors sa méconnaissance du vocabulaire français. Mais il est vrai que la langue française manque de nuances, de clarté, de sens de la mesure, alors que d’autres lui sont bien supérieures. C’est certain. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a la réputation d’être difficile à apprendre pour les étrangers, parce qu’elle n’est qu’approximative…

La confiance ou la peur | Le blog de l’Efficacité ...

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Développons, si vous le voulez bien.

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Des informatiques orphelines dans les armées et de leurs conséquences

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Le récent article du colonel Légrier, publié dans la rubrique « opinions » mais promptement retiré le 16/02 du site internet de la Revue de la Défense Nationale pour des raisons initialement non exposées et au demeurant assez xylolaliques, incite à se poser, de manière plus moderne, la sempiternelle question de la dépendance des armées envers la technique.

Notons, avant de poursuivre, que le lecteur ne trouvera pas ici de discussion sur le bien fondé des opinions dudit colonel ni même sur l’opportunité et l’élégance du retrait de cet article. Uniquement une réflexion sur la question de la dépendance des armées envers la technique. Mais de manière plus moderne, car cette séduction a maintenant pris les traits (marketing ou post-modernes) de la numérisation, sans laquelle toute entreprise (au sens large du terme) serait condamnée à végéter.

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Faisant également suite à un article un peu moins récent dans lequel était expliqué que des troupes françaises, en manœuvre dans un pays balte, s’étaient trouvées perdues à cause d’une panne de GPS (elles ont donc réactualisé le bon vieux principe du PMG, paumés mais groupés) l’objectif de ce billet est de se demander si les informatiques ne sont pas, parfois, considérées comme orphelines dans les armées et donc si la fameuse loi de conservation de l’intelligence ne s’applique pas également aux systèmes militaires. Si tel était le cas, il faudrait alors identifier quelles conséquences opérationnelles sa mise en application peut avoir.

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Le piège américain

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Il est beaucoup question du Piège américain dans lequel Frédéric Pierucci raconte son incarcération aux USA, durant laquelle il estime avoir servi à la fois de bouc émissaire du ComEx d’Alstom et de moyen de pression utilisé par la justice américaine pour finaliser le rachat d’Alstom par General Electric.

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Le récent veto de la commission européenne à la fusion d’Alstom et Siemens redonne de l’intérêt à ce livre, car il permet de mieux comprendre le chemin tortueux qui a conduit à cette décision pour le moins étonnante.

Quant aux tout aussi récents commentaires de Michel Sapin sur la responsabilités des entreprises européennes dans leurs déboires avec la justice américaine, le récit de Frédéric Pierucci leur donne une saveur particulière.

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Gilets jaunes + numérique = gilets jaunes numériques

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Le mouvement des gilets jaunes (remarquons que personne ne le qualifie de crise, alors qu’il dure depuis 10 semaines et ne montre pas de signes d’essoufflement autres que ceux répétés il y a peu par le gouvernement) est diversement apprécié et analysé. Mouvement insurrectionnel, révolte contre les institutions ou preuve d’un ras-le-bol généralisé, les interprétations divergent, selon qu’on en est partisan ou pas.

Pour certains, il fut même la manifestation d’une peur devant le changement, voire devant les ruptures à venir.

Le constat de son apparition quasi concomitante avec la numérisation de notre société peut susciter des questions dont celle, simple à première vue, de savoir si on peut manager à l’ère numérique comme avant. Un précédent billet donnait un avis sur la question.

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D’autre part, et bien qu’il ne s’agisse pas de comparer les révolutions de couleur et les printemps de jadis avec l’automne jaune qu’a vécu la France, l’utilisation des réseaux sociaux est un point commun de ces mouvements, tant dans l’expression des revendications que dans leur mise à profit tactique (intox sur le lieu de départ de la manifestation notamment lors de l’acte VI).

Cette utilisation du numérique est caractéristique de notre époque où la numérisation est parfois montrée comme le seul avenir possible de l’humanité. En contrepartie, des travaux sur cette utilisation par le mouvement des gilets jaunes tendent à faire croire qu’ils dévoient le numérique pour y déverser leur haine, répandre des fake news à tire-larigot et ainsi faire le lit de l’extrême droite.

Cette révolte contre le système établi dans le monde réel incite aussi à se demander si le monde numérique ne risque pas de voir apparaître, à un horizon qu’il serait bien téméraire d’annoncer, un soulèvement similaire à celui des gilets jaunes et comment les dirigeants d’entreprises numériques (ou se prétendant telles) pourraient le précéder.

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Noël : vœux et lectures

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Présenter ses vœux après coup présente certains intérêts :

  • ne pas avouer qu’on est en retard ;
  • voire à la tête de la personne si les vœux sont de circonstance ;
  • etc.

Sans oublier le fait que, maintenant que c’est à la mode, cela laisse le temps de discerner s’il faut souhaiter un joyeux Noël, de bonnes fêtes ou tout autre chose selon que la personne à laquelle vous vous adressez est plus ou moins bien lunée. On peut aussi ne rien souhaiter car certaines voudraient qu’on ne souhaite rien.

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La photo ci-dessus est donc une synthèse de tout cela, on y trouve tout, mais elle n’est pas prise en face de la samaritaine.

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Ballade de l’éthique du temps jadis

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François Villon (1431 – 1463) composa, il y a de cela quelques années, la Ballade des dames du temps jadis, célèbre pour son refrain « Mais où sont les neiges d’antan ? ». Les événements actuels incitent à penser que l’éthique, dont on ne cesse de nous rebattre les oreilles, est une des dames du temps jadis. Elle fut vive, elle est morte (et le diable l’emporte, pourrait-on ajouter tant est faible le nombre de ceux qui veulent la conserver en vie).

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Deux affaires ô combien emblématiques illustrent ce lent départ, progressif mais inexorable de l’éthique de notre société.

Facebook tout d’abord où l’on a récemment appris qu’une nouvelle fuite de données avait eu lieu alors que Zuck en personne s’était excusé et avait juré la mains sur le cœur que cela n’arriverait plus jamais, et Renault ensuite, où le samouraï n’en finit plus de chuter.

Quel rapport avec un éventuel faire-part de décès de l’éthique ?

Nous l’allons voir.

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