L’intelligence artificielle, le Big Data, le développement des algorithmes sont des sujets qui ne cessent de passionner. Simple fantasme il y a quelques années encore, les progrès de l’intelligence artificielle (IA) lui ont valu quelques succès prédictifs à partir desquels des optimistes (L’optimiste est un imbécile heureux, le pessimiste est un imbécile malheureux estimait Bernanos in Les grands cimetières sous la lune) concluent que l’avenir lui appartient.
En poussant leur pensée à son terme, le monde à venir serait donc le royaume de l’intelligence artificielle, seule à pouvoir délivrer l’homme de tous ses biais, responsables des dérives de ce monde, car il est entendu que la machine ne peut en avoir, qu’elle est rationnelle, qu’elle est impartiale et qu’elle est totalement indépendante des passions.

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Cependant, et à y réfléchir plus sérieusement (notamment après la lecture des articles d’Antoinette Rouvroy cités précédemment), nous pouvons nous demander si le développement effréné de cette intelligence artificielle et de la robotisation subséquente n’est pas de nature à développer une nouvelle vision de l’Homme qui n’aurait plus grand-chose à voir avec celle qui nous était familière. L’Homme qui évoluerait dans un monde baigné par l’intelligence artificielle n’aurait-t-il pas tendance à être éclaté, à être vu comme un amas de composants indépendants les uns des autres dans la mesure où ils sont étudiés indépendamment les uns des autres ?
En bref, l’IA et le Big Data (qui vont souvent de pair) parachèveraient-ils donc l’œuvre des deux guerres mondiales du XX° siècle, des totalitarismes de la même époque et de l’art moderne en consacrant une vision déracinée et éclatée de l’Homme ?
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