Cyberattaque mortelle (bis)

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Comme je l’ai écrit dans mon précédent billet la mort d’une patient à cause d’une cyberattaque était loin d’être prouvée. Notamment parce que le flou qui entourait la chronologie ne laissait pas augurer d’une grande rigueur dans la recherche des faits et des causes de la mort.

C’est maintenant officiel, le lien entre les deux éléments (cyberattaque et décès) n’est pas retenu par la justice allemande : « l’enquête a finalement conclu que ce délai supplémentaire n’a pas joué de « rôle décisif » dans son décès. Les cybercriminels ne peuvent donc pas être poursuivis pour homicide involontaire. » (…) « Le délai n’a pas eu d’importance dans l’issue finale. La situation médicale était l’unique cause du décès », a déclaré le procureur.

Voici donc qui règle l’aspect cyber de l’affaire, sans pour autant légitimer l’attaque.

 

Cyberattaque mortelle ?

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Il y a environ 2 mois, une cyberattaque visant un hôpital allemand a été qualifiée de première cyberattaque mortelle. La presse s’en est d’ailleurs fait l’écho, mais depuis, plus aucune nouvelle.

Ce qui peut laisser songeur.

Il est vrai que les inondations dans le sud de la France, les attentats, l’actuel psychodrame électoral américain mobilisent davantage, mais nous pouvons nous poser quelques questions cependant :

  • alors que l’événement marque une rupture dans les cyberattaques qui, jusqu’à présent, n’avaient pas causé de morts, pourquoi si peu d’articles à ce sujet ? Les moteurs de recherche sont plutôt avares de références sur le sujet.
  • pourquoi (également) tous les experts de la cyber (plus nombreux que les spécialistes des maladies infectieuses) ne se sont-ils pas emparé, eux aussi, du sujet ?
  • comment se fait-il que les rares articles à en avoir parlé n’ont pas proposé de chronologie afin que nous sachions quel a été l’ordonnancement exact des événements ? La cyberattaque a-t-elle paralysé le bloc opératoire dans lequel la personne venait d’être admise, ou les responsables ont-ils tardé à la transférer une fois le constat de non fonctionnement du bloc fait ?

Ce dernier point est important car dans un cas la responsabilité des médecins n’est pas engagée, mais si l’enquête venait à prouver qu’ils ont trop tardé, ce ne serait plus pareil.

Comme le dirait Balzac, c’est une bien ténébreuse affaire.